Lire, écrire, récrire, réécrire : la santé par les livres

Quand le livre dit ce qu’on n’aurait pu mieux formuler soi-même, quand on trouve en l’autre l’écho de sa propre voix, ah ! quel bonheur : « Tant que la lecture est pour nous l’initiatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-même la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. »

Ou pas !

Proust d’ajouter :

« Il devient dangereux au contraire quand, au lieu de nous éveiller à la vie personnelle de l’esprit, la lecture tend à se substituer à elle (…) et que nous n’avons qu’à prendre la peine d’atteindre sur les rayons des bibliothèques et de déguster ensuite passivement dans un parfait repos de corps et d’esprit. »

Lorsque dans son récent ouvrage intitulé Les Livres prennent soin de nous (Actes Sud), Régine Detambel prône une « bibliothérapie créative », n’est-elle pas sous le charme d’une lecture par trop passive d’autres ouvrages, ceux, en l’occurrence, de Michèle Petit qui publie depuis le début des années 2000 des livres sur les bienfaits du livre : Éloge de la lecture, la construction de soi, L’Art de lire ou comment résister à l’adversité.

Actes Sud doit faire les frais de cette dégustation livresque mal contrôlée : mise au pilon de l’édition contrefaisante, édition d’une nouvelle version avec suppression des passages incriminés (voir les exemples dans le Télérama du 11 juillet 2015) et signalement des extraits empruntés avec indication de la source.

On oublie trop l’horrible danger de la lecture.

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du Bac à la thèse

Fin d’année universitaire oblige : de la triche au plagiat de mémoire, se pose la question récurrente de la sanction. « Rue des écoles » sur France Culture a cette fois-ci recueilli l’avis de l’expert en plagiat universitaire Jean-Noël Darde, dont le site internet est désormais l’incontournable rendez-vous des plagiés, soucieux de confronter leur propre cas à ceux déjà examinés à la loupe, tableaux et surlignements à l’appui.

A la question : « L’épidémie de plagiat doit-elle amener à reconsidérer les objectifs attachés au travail des élèves et des étudiants ? », la réponse de l’universitaire est pleine de bon sens. Loin de remettre en cause fondamentalement les modes d’évaluation des étudiants ou les méthodes d’apprentissage, il conviendrait déjà de considérer la dite épidémie de plagiat, au lieu de couvrir certaines affaires dans l’intention de préserver l’image de l’institution ou même de protéger des universitaires en place, aux pratiques douteuses. « Le scandale, ce ne sont pas les plagiaires, mais la réaction des instances universitaires aux thèses plagiaires ». Et lorsque la journaliste insiste : « Faut-il repenser le doctorat ? », J.-N. Darde précise : « Ce sont deux problèmes différents. On peut imaginer une réforme du doctorat (…), mais cela n’a rien à voir avec l’existence du plagiat qui n’est pas sanctionné. » Il ne faut donc pas déplacer le problème pour, en réalité, l’occulter…

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La tentación para cometer plagio es muy fuerte

Un écho, en Argentine, de Sobre el plagio : Martín De Ambrosio publie un entretien dans LA NACION le 19 février 2015.

« Puede sonar raro como tema de investigación al que consagrarse casi completamente, pero la doctora en Letras y profesora de literatura francesa del siglo XX Hélène Maurel-Indart (Versailles, 1961) le dedicó a la copia de obras ajenas tesis, libros y hasta un sitio web (https://leplagiat.net). Su trabajo está dedicado a analizar los procesos de la creación literaria y hace foco en los conceptos de originalidad y plagio, tanto como en las nociones de autor y de obra. Una de sus obras, Sobre el plagio (2014), fue traducida al español y publicada por el Fondo de Cultura Económica recientemente. »

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Déboulonner les statues

Le nouveau numéro de la revue Médium, n° 42, est consacré à L’écrivain national. Sont convoqués, entre autres, Victor Hugo, Racine, Cyrano et… Molière.medium-42-sommaire

Impossible de manquer l’occasion de se demander pourquoi celui-là fait toujours l’objet de tentatives de déboulonnage, au profit d’un autre grand écrivain national, Corneille, auquel d’aucuns aimeraient attribuer une partie de son oeuvre. A lire donc l’article que je lui consacre. Quleques premières lignes :

« Les grandes oeuvres exposent leurs auteurs aux basses oeuvres de la décapitation. Et si l’on démontait les démonteurs de statues ?
Quand l’usage n’est plus de glorifier les statues, mais plutôt de les déboulonner, pour ériger l’individualité en norme absolue, contre la Norme, contre le modèle, l’exemplarité, on s’attaque au Grand Écrivain National. Fi de la nation et des porte-drapeaux, Je suis à moi-même la mesure de toute chose. Pas un hasard si Molière tremble sur son socle républicain en pleine crise identitaire, à tous les niveaux : planétaire – mondialisation, globalisation, délocalisation –, nationale – la « crise » –, individuelle – mariage à géométrie variable, GPA, facebookisation. S’il fallait en abattre un, c’était bien lui, le génie national, qui en impose avec sa « langue de Molière », incarnant non seulement les Belles-Lettres mais la langue, authentiquement française. »

Et tous les résumés du numéro 42 !

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Le plagiat : une forme de suicide à la française

A visionner : la vidéo du journaliste Jean Robin qui explore une variante de la « déconstruction française ».

« Où l’on voit toute la culture d’un pays (…) mise au service de sa propre destruction », E. Zemmour dixit : on ne saurait mieux dire. Jean Robin avait monté un dossier complet sur le cas de Thierry Ardisson et il annonce son projet d’identifier des emprunts aussi massifs dans le cas de Suicide français. Pour l’instant, parmi les sources non signalées de Zemmour, David Cascaro, parle plutôt de manquement à la déontologie que de plagiat. A suivre donc…